Sortie champignons en Forêt de Tronçais du 22 octobre 2022
En raison d’une pluviométrie insuffisante notre sortie mycologique en forêt de Tronçais, initialement prévue pour le 8 octobre, avait été repoussée au 22.
Sous un soleil éclatant plus de 40 participants se sont retrouvés à 10h au rond Bubéffent sous la conduite de notre ami Philippe BOURGADE.
Après avoir entendu les conseils de Philippe, à savoir utiliser un panier pour les champignons comestibles connus et des sacs poubelles pour les méconnus ou impropres à la consommation, sans oublier de ramasser le pied en entier sans le couper afin de mieux les identifier, le groupe se disperse très rapidement dans les sous-bois en se donnant rendez-vous à 12 H.
Les yeux rivés au sol où les spécimens les plus colorés attisent d’autant le désir de cuisine et la méfiance, chacun profite du calme de la forêt sans oublier d’observer les traces de sangliers et de cervidés. Au total une trentaine d’espèces que Philippe identifie une à une tout en répondant aux questions de chacun. La récolte ne fût pas exceptionnelle mais très variée et instructive.
Parmi les espèces comestibles figurent plusieurs espèces de bolets, l’amanite vineuse, l’armillaire couleur de miel et quelques autres à rejeter comme l’hypholome couleur de brique, etc.
Après les remerciements à notre guide, sur les tables les champignons firent place aux victuailles et spécialités nombreuses et variées apportées par les participants. Le repas, arrosé d’un petit vin de sureau offert par le président, fut également l’occasion d’échanger des recettes culinaires. Un chaleureux instant de partage dans la bonne humeur.
A l’année prochaine !
Claude JULIEN
Conférence Toponymie du 16/10/22
Une belle affluence pour une conférence sur les origines
des noms de lieux et des noms propres de nos communes.
Le 16 octobre, à la salle des fêtes de Mornay-sur-Allier, les Amis du Val d’Allier recevaient Stéphane Gendron, spécialiste en toponymie (origine des noms de lieux) et onomastique (origine des noms propres) pour une conférence adaptée aux noms de lieux de nos communes. 50 personnes s’étaient déplacées pour l’entendre.
Après avoir énoncé quelques principes et généralités de sa spécialité, le conférencier tourangeau a fait part des résultats de ses recherches dans les archives, les cadastres anciens et les textes de différentes époques sur les noms de lieux-dits du secteur.
« Les noms de lieux sont des empreintes. Ils sont le résultat, au premier niveau, de traces matérielles laissées par les pas des hommes, leurs déplacements et leurs migrations, leur labeur, leurs activités diverses….
Ils concrétisent, dans et par le langage, l’empreinte du lieu qu’ils désignent. Par couches successives, empilements chronologiques, ils sont le résultat d’empreintes qui les apparentent à des strates géologiques. »
Si le nom de Sancoins résiste à toute explication cohérente, la cité était déjà connue au IIIe siècle sous l’appellation de Tinconium, on apprend que les noms de lieux ont été créés pour une grande partie au moyen-âge, certains bien avant, et peuvent avoir pour origine un grand nombre d’éléments présents dans la vie quotidiennes de ces époques. Une règle toutefois, si le toponyme est précédé d’un article il est postérieur à l’an mille, par exemple « la Boulée, les Petites Molles », s’il n’y a pas d’article devant, il est antérieur à l’an mille, par exemple Mousseau, Fontsauldre, Rameneau.
Quelques exemples de références pour l’origine des noms de lieux évoqués par le conférencier :
Des noms de personnes pour les lieux dont les noms se terminent en erie ou en ay, Mornay par exemple.
La présence de l’eau sous différentes formes : sources -Fontsauldre, mares et marais -Crots, Souillats, Mardelles, ruisseaux et rivières -Rivage, etc.
La présence de la forêt et des arbres : Grossouvre -grande forêt, Mauboux -mauvais bois, Breuil -bois du seigneur, Breurotte -mauvaises bruyères, Boulée -bouleaux, Coudrés ou coudraie fait référence au noisetier, Nozeau au noyer, à la noix, etc.
Le type de paysage : les lieux-dits Mousseau, Bel air, Bellevue, Beaumont, désignent des lieux situés sur des éminences.
La nature du sol : Les Chailloux sont des lieux riches en pierres et cailloux, le sol des Bouloises et du Champ cogne-cul est argileux et difficile à travailler, les Petites et les Grandes molles n’étaient pas des lieux secs ….
La référence à des voies de passage, ponts, moulins et autres édifices importants : la Croix Papu fait référence à un nom propre, le château de Pée, nom dérivé de podium, le Pontut, le Pontet ainsi que les Planches, Planchettes, Planchottes à proximité d’un pont ou d’une passerelle. Le toponyme « Les Barres » indique un lieu de passage soumis à un octroi, fréquent au Moyen Âge.
Le Meunet marque l’existence d’un ancien moulin et le Moulin d’Hiénaut a probablement appartenu à une personne de ce nom.
Quelques énigmes subsistent cependant parmi tous les noms du secteur, c’est le cas des Seceux, de Rameneau, de Chapotte, de Langeron. Ils demanderaient une recherche plus approfondie.
Dans certains textes anciens il est fait mention d’un « port » à Mornay-sur-Allier qui pourrait signifier la présence d’une voie romaine traversant l’Allier. Cette appellation ne figure sur aucune carte. Si quelqu’un possède des informations sur le sujet Stéphane Gendron est preneur. Nous lui ferons suivre.
Après son intervention, le conférencier a répondu à quelques questions de l’assistance puis a dédicacé son dernier ouvrage « L’empreinte du nom » publié aux éditions Hugues de Chivré.
En conclusion une conférence agréable à entendre et riche d’enseignements, même si parfois les réponses du conférencier viennent contredire les légendes locales.
L’après-midi s’est terminée par le partage du verre de l’amitié, comme c’est la coutume chez les Amis du Val d’Allier.
Merci à Stéphane Gendron de s’être déplacé de la région de Tours. Merci à Martine et Christophe d’avoir eu l’idée de cette conférence, mais aussi à la municipalité de Mornay pour le prêt de la salle et aux bénévoles qui l’ont aménagée et ont mis en place le matériel nécessaire.
Jean Paul Thévenin